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Evolution des dépenses aux jeux d’argent et de hasard sur la période 2000 – 2016


le 19 février 2018 dans Tendances

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La pratique des jeux d’argent et de hasard occupe en
France une place importante dans le temps récréatif de
plus d’une personne sur deux (source : ENJEU 2014).
Les Français y consacrent une part croissante et non
négligeable de leurs ressources.
Cette activité de loisirs et l’industrie qui la supporte se
sont développées dans un contexte de profonde et rapide
transformation de l’offre légale de jeux d’argent.
 
Le lancement de nouveaux jeux, la légali-
sation des machines à sous au début des années 1990, la
multiplication des espaces de jeu, l’informatisation et plus
récemment l’ouverture et l’encadrement par les pouvoirs
publics d’une offre légale sur Internet des paris
hippiques, des paris sportifs et du poker expliquent pour
partie le dynamisme économique de ce secteur.
Au cours de ses premières années de fonctionnement,
l’Observatoire des jeux s’est attaché à définir, établir et
actualiser des indicateurs nationaux rendant compte du
phénomène des jeux d’argent, de sa pratique et de son
évolution, y compris sa dimension économique. Cette
note se propose de retracer les principales transforma-
tions de l’industrie des jeux d’argent et de hasard à travers
deux de ces indicateurs (encadré 1) : le produit brut des
jeux [PBJ] (les mises déduites des gains, soit les dépenses
nettes des ménages) et le cumul des mises, déclinés par
grandes familles d’activité et par type de support.
 
Cinq grandes familles de jeu composent l’environnement
ludique légal : les jeux de loterie (jeux de tirage et jeux de
grattage), les paris hippiques, les paris sportifs, le poker
et les activités de casinos (jeux de table, machines à sous,
jeux de cercle hors poker, jeux électroniques).
Qu’il s’agisse du PBJ ou du cumul des mises, les données
présentées dans cette note ne concernent que la seule offre légale.
L’offre illégale vraisemblablement faible en 2000 s’est fortement développée au
cours de la décennie sur le support Internet, avant d’être
partiellement canalisée vers l’offre légale grâce à l’ouver-
ture de nouveaux segments de jeux en ligne en 2010.
Notre appréciation de la dépense de jeux d’argent sur
l’offre non régulée est lacunaire. Elle repose sur des
éléments trop subjectifs (estimations de l’industrie du jeu
en conflit d’intérêt) ou partiels pour pouvoir la quantifier.
 
10 milliards d’eurois de dépenses en 2016

 

Le jeu a pris une place croissante dans le budget des
Français. Alors même que ces derniers ont tendance à
consacrer une part moindre de leurs ressources aux
loisirs (8,5 % en 2016 contre 9,6 % en 2000), les
dépenses de jeu ont, quant à elles, augmenté sur la
période 2000-2016. Elles représentent sur la dernière
année d’observation, 9,9 % des dépenses que les
ménages consacrent aux loisirs et à la culture en
comparaison des 8,3 % pour l’année 2000. Rapporté à
l’ensemble des dépenses, les ménages français ont
consacré 0,84 % de leur budget à cette pratique
en 2016.
Sur la même période, les dépenses de jeu ont progressé
de 43,2 % (+ 58 euros en valeur) avec une augmentation
moyenne annuelle de 4,4 % entre 2000 et 2007. Un
minimum est atteint en 2009 avec 168 euros de dépenses
nettes (niveau similaire à celui enregistré cinq ans
auparavant, en 2004).
La forte augmentation enregistrée entre 2010 et 2011 est
consécutive à l’ouverture à la concurrence des activités
de paris hippiques, sportifs et de jeux de cercle dont une
partie des dépenses, celle effectuée sur une offre en ligne
qui n’était pas légale, n’était pas comptabilisée.
 
En 2016, les dépenses s’élèvent à 10,0 milliards d’euros,
soit une dépense nette de 193 euros par habitant majeur.

 

Les jeux de loterie captent l’essentiel des dépenses.
 
En seize ans, l’environnement de l’offre de jeux d’argent
s’est profondément transformé. Le développement de
nouvelles pratiques de jeu suscité par l’apparition des
terminaux mobiles connectés, l’évolution régulière du
cadre réglementaire, la diversification de l’offre de jeux
et l’arrivée de nouveaux opérateurs ont contribué à
modifier en partie l’équilibre entre les grandes familles
de jeu.
Trois activités regroupent la grande majorité des
dépenses des ménages en matière de jeux d’argent :
loterie, casinos et paris hippiques.
Les dépenses de loterie (jeux de tirage ou grattage achetés
en point de vente ou sur Internet) sont, de loin les plus
importantes. Ces jeux représentent un peu plus de 40 %
des dépenses totales. En 2016, sur les 193 euros de
dépense nette par habitant majeur, 80 euros sont attri-
buables à la loterie.
Les dépenses affectées aux jeux de casinos, dont les
machines à sous, et aux paris hippiques viennent en
deuxième et troisième position. Ces deux secteurs sont
en décroissance sur la période, plus tardivement pour les
paris hippiques qui occupent la deuxième place depuis
2009.
Enfin, les paris sportifs, dont la part dans les dépenses
(tous supports confondus) reste encore modeste, sont la
seule activité qui enregistre une augmentation continue
et remarquable sur ces seize dernières années (de 0 à près
de 10 % des dépenses en 2016).
France, en 2016, ce secteur d’activité pèse 45,9 milliards
d’euros.
Ces données sont mises en ligne et régulièrement actualisées
par l’ODJ.