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Difficile d’arrêter de jouer

 

Les joueurs estiment que le jeu peut

encore solutionner….un problème de jeu.

 

Je fais un gros coup et puis j’arrête

Tout parcours de joueur arrivé à un stade de réelles difficultés montre clairement qu’il a trop longtemps nié que le jeu était devenu un réel problème et donc tardé pour réagir. Cela est propre bien sûr à toutes les dépendances, où l’on attend de toucher le fond et de commettre des dégâts lourds avant de réagir, mais le délai de réactivité des joueurs est particulièrement tardif !!

Les joueurs sentent bien que le jeu est à l’origine de leurs difficultés, mais leur esprit reste tout entier tourné vers le jeu, estimant qu’il finira bien par « redonner » tout ou partie de ce qu’il a déjà pris. Des études ont d’ailleurs mis en évidence que les tentatives de se refaire sont les meilleurs prétextes du retard de demande de traitement (Tavares et al.).

Secrètement, le joueur nourrit l’espoir de récupérer tout ou partie des sommes déjà englouties. Dans sa logique, l’argent n’est jamais irrémédiablement perdu : c’est un investissement qu’il compte récupérer. Les pertes sont vécues comme… une absence de gains provisoire. Tout échec au jeu impose donc d’y retourner. Le joueur veut être là si la chance se produit à nouveau.

Cette envie de « se refaire » -en dépit de toutes les conséquences négatives et au mépris de tous (famille, amis, employeurs…)- devient une spirale infernale, puisque les joueurs prennent des risques de plus en plus élevés, sans cadre ni limites budgétaires, pour soulager des dettes de jeu. Tant qu’un joueur est dans cette logique, il est irréaliste d’envisager un changement net dans la pratique.

 

« Se refaire » à tout prix : la tragédie du joueur

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Les phases de pertes sont inévitables dans la carrière d’un joueur. Cela peut durer très longtemps et ne pas poser de problème sérieux. En revanche, dès que le joueur commence à perdre de l’argent qu’il n’a pas devant lui, autrement dit dès que le joueur joue à crédit,  ces pertes sont  jugées intolérables : elles ne peuvent être.

Dans sa logique, l’argent n’est jamais irrémédiablement perdu : c’est un investissement qu’il compte récupérer et le joueur estime que la possibilité de « se refaire » existe bien et doit être privilégiée.

La solution à un problème de jeu passe encore par…le jeu ;  voilà ce qu’estime secrètement le joueur qui  croit en son étoile, en son destin. Un gros coup, oui, et tout peut être réglé miraculeusement….

Dans la réalité, le joueur qui veut se refaire à tout prix et très rapidement va prendre plus de risques, plus souvent, plus longtemps ; des pertes de contrôle se produisent … avec le risque d’entrer dans une spirale infernale…et des conséquences financières désastreuses.

La vraie règle du jeu : le « jouer toujours plus »

Dans les jeux d’argent et de hasard, les règles sont assez pernicieuses puisqu’on peut estimer au bout du compte que, dans le jeu, qu’il gagne ou perde peu importe, le joueur est appelé mécaniquement à jouer toujours plus !
S’il gagne, le joueur va vouloir solliciter toujours plus la chance et profiter de l’aubaine pour gagner plus encore. S’il perd, il entre très vite dans une mécanique infernale qui consiste à vouloir récupérer –à tout prix- l’argent déjà dépensé et que l’on ne pouvait pas se permettre de perdre.
Que ce soit du gain ou de la perte, toute conséquence de la pratique appelle donc à jouer toujours plus.
Le jeu va être vu comme le seul moyen de remédier aux conséquences qu’il a généré (endettement, factures qui s’empilent, mauvaise ambiance familiale, négligences dans la vie professionnelle…).
D’ailleurs, toute carrière de joueur montre clairement que les mises augmentent inexorablement, autant que les prises de risques subites. La progression dans le jeu est donc inéluctable ; elle tient à l’essence même du jeu.