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Le besoin de jouer ressenti de l’intérieur
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Le besoin de jouer ressenti de l’intérieur
De quoi parle-t-on ?
Plusieurs termes sont utilisés pour l’évoquer l’addiction au jeu: jeu pathologique, jeu compulsif, jeu excessif, jeu problématique, jeu à risque…
Le jeu compulsif fait référence à la compulsion, c’est-à-dire le besoin impérieux, incontrôlable, de jouer, qui caractérise bien le joueur dépendant, devenu esclave de sa pratique.
Aujourd’hui,
le terme de jeu excessif est le plus utilisé
dans la communauté scientifique, ce qui d’ailleurs est une hérésie au niveau de la sémantique puisqu’il ne faut surtout pas renvoyer le problème de la dépendance à la notion d’excès. Et inversement, ne pas pathologiser l’excès…
L’excès reste un comportement normal, très humain
, qui ne pose pas de problèmes tant que l’individu est capable de vivre sans. Que celui qui ne commet jamais d’excès lève le doigt !! Et, après tout, on peut aussi dire que vivre sans avoir jamais fait d’excès est peut-être une manière idéale pour…passer à côté de la vie ! La vie est faite d’excès et l’excès fait partie de la nature humaine.
En revanche,
les bonnes questions sont à se poser dès lors que le jeu devient progressivement l’unique centre d’intérêt principal.
Dès que le joueur joue à la première contrariété venue ou au premier besoin de sensations fortes, dès que le jeu devient LA solution privilégiée pour s’évader, inévitablement, la dépendance va s’installer, progressivement, sans même que le joueur ne s’en rende
L’addiction
Le joueur
addict
poursuit sa conduite malgré la conscience des effets nocifs de son comportement. Il perd donc le contrôle de la relation au jeu: le jeu n’est plus un plaisir, mais un besoin qui mobilise toute son énergie et cause une souffrance telle qu’il souhaiterait arrêter… ce qu’il n’arrive pas à faire sur la durée.
Pour le DSM-III-R (1987), bible de la psychiatrie, le jeu pathologique était classé parmi les «
troubles du contrôle des impulsions
» aux côtés de la cleptomanie, de la trichotillomanie (besoin de s’arracher les cheveux) et de la pyromanie.
La version IV du DSM (1994) en a fait un
problème d’addiction.
La version V (2015) s’ouvre aux objectifs et stratégies de réduction des risques et des dommages et substitue aux catégories « abus » et « dépendance »
une approche dimensionnelle
-et non plus catégorielle (consommation non pathologique / abus et usage à risques / dépendance)- avec l’apparition de degrés de sévérité, nécessitant donc le besoin de se situer sur le continuum: de
modéré à sévère.
Les critères
sur une période de 12 mois:
besoin de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour atteindre l’état d’excitation désiré
agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction ou d’arrêt de la pratique du jeu
efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu
préoccupation par le jeu (ex: préoccupation par la remémoration d’expériences de jeu passées ou par la prévision de tentatives prochaines, ou par les moyens de se procurer de l’argent pour jouer)
joue pour échapper aux difficultés ou pour soulager une humeur dysphorique (ex: sentiment d’impuissance, de culpabilité, d’anxiété ou de dépression)
après avoir perdu de l’argent au jeu, retourne souvent jouer un autre jour pour recouvrer ses pertes (pour se « refaire »)
ment pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu
met en danger ou perd une relation affective importante, un emploi ou des possibilités d’étude ou de carrière à cause du jeu
compte sur les autres pour obtenir de l’argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu
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