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L’échange de forces

 

Jouer, c’est chercher à s’améliorer dans le jeu…

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Le jeu, c’est le gain d’abord, c’est donc un boulot…

Dans le combat à mener seul face au jeu, le joueur se livre à des calculs intenses, envisage des hypothèses et expérimente des stratégies pour… réduire les forces du hasard, pour améliorer son jeu. Et lorsqu’il gagne 1 000 euros, c’est bien plus que 1 000 euros…c’est la démonstration qu’il s’y est bien pris, qu’il a bien senti le coup, qu’il a bien joué. Le joueur expérimente alors un sentiment de contrôle sur les événements et de maîtrise de la situation. 

Le joueur s’approprie le succès ; c’est grâce à son « bien joué » qu’il a gagné, grâce à ses méthodes, son flair, son talent….. Le joueur ressent le gain comme une preuve de sa maîtrise et de la qualité de ses compétences ludiques.En revanche, lorsqu’il perd, le joueur attribue plutôt ces défaites à un événement extérieur : « le jeudi, je ne gagne jamais ;  avec lui, je perds toujours ;  ce soir j’étais fatigué…. »…. 

Le joueur entretient donc une illusion de contrôle forte sur le jeu, pensant pouvoir être en mesure d’influencer le hasard en sa faveur… il suffit de bien s’y prendre en quelque sorte. Résultat : il confond souvent hasard et technique et envisage le jeu comme une activité que l’on doit pouvoir contrôler à son avantage. 

C’est ce qui fait la grandeur du joueur, ce panache à jouer, mais constitue indéniablement sa grande faiblesse, puisque le joueur surestime largement ses chances de gagner. Ce joueur excessif est donc un conquérant,  de l’impossible certes mais un conquérant tt de même. Sa non-peur d’échouer et l’enthousiasme qu’il met à mener le combat le rendent très singulier dans cette société qui a une aversion au risque.