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Un courrier de Véronique, joueuse en difficultés arrivant à composer avec une vie sans jeu…


le 19 février 2018 dans Tendances

Parce qu’il est important de montrer que des joueurs en difficultés arrivent à se ressaisir et engager de nouveaux projets…en dehors du jeu.

Merci Véronique pour ce témoignage encourageant et plein d’espoirs !

Je suis une ancienne joueuse de casino. Cela a duré plus de 6 mois, me causant beaucoup de dégâts financiers. Mon mari étant décédé il y a quelques années, je suis tombée en dépression. Ma fille est ensuite partie travailler à l’autre bout de la France, et le fait de jouer est devenu un échappatoire face à cette solitude pesante. J’allais jouer tous les jours pendant des heures. Je me sentais entourée, on m’offrait des petites collations, j’ai même faillit gagner une voiture en participant à un tirage au sort au sein du casino. Tout était attractif, les gains, que je rejouais toujours à perte, l’ambiance… J’ai également mis en échec une cure thermale que j’effectuais pour me sortir de cette dépression. En effet, je n’avais pas envie de faire les soins, je ne pensais qu’à une chose : aller jouer. A tel point que je sautais souvent des repas pour pouvoir me rendre au plus vite au casino le plus proche. J’ai dépensé bêtement tout le capital qui m’avait été versé suite à la perte de mon époux, et je me suis finalement rendu compte de l’ampleur que cela avait prit. Je me suis donc fait interdire l’entrée du casino près de chez moi pour 3 mois. Ma fille n’en savait rien, elle avait quelques fois des soucis financiers pour finir le mois. Je lui disais seulement que je ne pouvais pas l’aider, que j’étais moi-même à découvert. Je ne pouvais même pas l’aider à hauteur de 50 euros pour qu’elle puisse manger autre chose que des pâtes. Elle ne comprenait pas que je puisse être à court d’argent malgré mes rentrées, me demandant ce qui se passait. Devant son insistance, j’ai fini par tout lui avouer. Bien entendu vous pouvez imaginer la colère dans laquelle elle s’est mise. J »ai donc prit la décision de me faire interdire à vie dans tous les casinos de France. En arrêtant de jouer, il a fallu trouver autre chose pour combler le vide.Je me suis inscrite dans une association où je pratique diverses activités et cela m’apporte beaucoup plus. Je me sens utile, j’aide des gens dans le besoin. Je me suis fait des amis par ce biais que je vois également en dehors, donc la solitude est moindre. J’ai également fait des séances d’hypnose, cela m’a sûrement aidé. J’ai toujours des problèmes financiers à ce jour, car j’ai du faire un prêt pour combler mes dettes de jeu. Je viens de perdre ma maman, et je vais percevoir un héritage. Je fait donc des projets, voyages, loisirs… que je ne pouvais plus faire quand mon temps et mon argent étaient consacrés au jeu. A ce jour, je me sens libérée, c’est un sentiment de renaissance. Je me sens redevenir la femme que j’étais auparavant, ayant envie de faire des projets et de profiter de la vie, car maintenant j’ai du temps et bientôt de l’argent pour pouvoir me faire plaisir à moi et à ma fille. Je me sens honteuse d’être tombée là-dedans, mais infiniment heureuse d’en être sortie.

Véronique05_pistes